Le manchot antipode
Lors de mon passage sur l’île Enderby tout au nord de l’archipel des îles Auckland, j’ai eu l’occasion de rencontrer parmi l’incroyable biodiversité de cette île, le manchot antipode anciennement connu sous le nom de manchot à œil jaune (Megadyptes antipodes).
Endémique de Nouvelle-Zélande
Cette espèce est native de Nouvelle-Zélande où elle ne se rencontre que sur l’île du Sud, l’île Stewart, la péninsule Otago et enfin les îles Campbell et Auckland. L’ensemble de la population ne compterait que 4 000 individus, soit l’espèce de manchot la plus rare. C’est d’ailleurs grâce au passages aux îles Auckland en 1840, des frégates françaises L’Astrolabe et La Zélée de l’expédition dirigée par Dumont d’Urville, que l’espèce pu être décrite pour la première fois par les naturalistes Honoré Jacquinot et Jacques Bernard Hombron. L’oiseau était connu alors sous le nom de gorfou antipode.
Les îles Auckland représentent environ 27 à 32 % de la population totale de cette espèce, et les estimations précédentes suggèrent que l’île Enderby représente jusqu’à 63 % de la population des îles Auckland.
Le manchot antipode mesure entre 65 et 70 cm de long pour un poids de 7 à 8 kg, ce qui en fait le 4ème plus grand représentant des manchots. Il est facilement reconnaissable à cette barre jaune pâle formant une ligne continue rejoignant chaque coté de la base du bec, en englobant les yeux.
Cette espèce de manchot est sans doute la moins grégaire de toute pendant la saison de reproduction, la densité des nids varie de 1 à 5 par hectare. Le nombre de nids est en général proportionnel à la qualité (densité, couvert et hauteur) des plantes et arbustes formant son habitat. Il ne construit pas de nid, mais se cache à couvert dans la végétation et occupe les sites de reproduction toute l’année. Lors de sa première ponte, la femelle n’a d’une manière générale qu’un seul œuf, c’est seulement l’année suivante qu’elle en pondra deux. L’incubation assurée par les deux adultes à tour de rôle, dure entre 40 et 50 jours. A leur naissance, les poussins sont aveugles et après 6 semaines passées sous la surveillance d’un adulte, les jeunes vont être laissés seul à terre.
Je n’ai pas encore eu l’occasion d’observer les 18 espèces de manchots, mais celui-ci m’a frappé par sa discrétion, sa timidité et son habitat.
Sources et références
- Christopher Muller, Population ecology and foraging behaviour of yellow-eyed penguins in New Zealand’s subantarctic Auckland Islands, 2022
- Peter Moore, Population survey of yellow-eyed penguins on the Auckland Islands, Nov-Dec 1989, Science and Research Internal Report 73, Department of Conservation, 1990 (consulter)
- Audoin et Edwards, Annales des sciences naturelles, tome 3, Paris, 1841 (consulter)
- Yellow-eyed penguin/hoiho
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !